Il était une fois le Mali : digne, indépendant, souverain et respecté !


Rédigé le Lundi 25 Mars 2013 à 00:07 | Lu 2063 commentaire(s)

Capitaine Sanogo, en ces douze (12) mois d’occupation du centre de l’actualité nationale, avez-vous la satisfaction ou le sentiment d’avoir "redressé la démocratie" et "restauré l’État" au Mali, comme semblait le projeter votre regroupement de militaires : Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (CNRDRE) ?

Saluons ces épaisses ténèbres qui happent désormais le soleil d’un Mali s’étant surestimé grand, d’une grandeur héritée, vendue aux enchères aux moins-disant et pire-offrant !

La nécessité actuelle du renouvellement qualitatif du personnel politique du Mali est impérieuse et indiscutable.

De "jeunes" prétendants, encore adolescents en mars 1991 pour quelques-uns parmi eux, arguant de leur âge pour conférer légitimation à leurs justifications d’être désignés incessamment à la tête de l’État, persistent à se démarquer.

Mais de qui, de quoi entendent-ils se démarquer en général ?

Jeunesse du Mali, maintenant, toi aussi, tu sais et dois t’assumer !


Il était une fois le Mali : digne, indépendant, souverain et respecté !
I.   Mars de tous les possibles : des utopies révolutionnaires aux barbaries suicidaires !  

  • Journée des attentes et des allusions : 8 mars !
 
Les sacrifices des femmes du Mali mériteraient bien que la Journée des Droits des Femmes (populairement désignée Journée de la Femme par banalisation), au-delà de sa symbolique, soit le départ vers un véritable tremplin de solidarité pour de nouvelles espérances au féminin et au pluriel.
 
Un bref rappel historique permettrait de comprendre que dans les années d’après-guerre, la question de la femme malienne (soudanaise à l’époque) ne se dissociait pas des problématiques globales de la lutte pour l’indépendance.
 
Les luttes des femmes se confondaient alors avec les luttes politiques et syndicales, pour l’égalité des droits et le respect de la dignité humaine.
Mesdames Aoua KÉÏTA et Thira DIARRA, deux femmes de cette époque aux destinées comparables, ont en commun l’anticolonialisme, l’engagement et la détermination dans la lutte d’émancipation des peuples, le sacrifice de leur vie privée et familiale.
Elles subirent beaucoup de brimades de la part des autorités coloniales à cause de leurs engagements sans faille !
 
Le Mali des années d’indépendance est une société fortement traditionnelle, portée par des valeurs anciennes très peu islamisées pour ce qui concerne "la place de la femme".
 
C’était surtout le Mali révolutionnaire du "tout est possible", fondé sur les principes du socialisme et le profond désir de liberté, de justice, d’égalité de tous les citoyens maliens d’une part et, d’autre part, de tous les compatriotes d’Afrique dans le cadre des États-Unis d’Afrique.
 
La femme malienne des années 60 se projetait comme une citoyenne consciencieuse et ouverte, une panafricaine et tiers-mondiste, une militante soutenant toutes les luttes d’émancipation des peuples dominés et de toutes les minorités méprisées de ce monde.
 
L’enjeu que constituaient la femme malienne et sa place dans la société a été circonscrit à travers l’élaboration d’un premier « Code Malien du mariage et de la tutelle » en 1962, consacrant les droits nouveaux de la femme et de la jeune fille au Mali indépendant et optimiste.
 
Ce fut un outil indispensable, à ce jour encore inégalé dans de nombreux pays, pour la question du genre et sa prise en compte comme facteur incontournable de la paix et du développement.
 
Malheureusement, le coup-d’État militaire du 19 novembre 1968 vient sonner le glas de cette politique d’émancipation de la femme malienne et transformer la "majorité minoritaire" en bien de consommation pour les détourneurs des deniers publics durant les décennies qui suivront.
 
La période dite démocratique, pleine de promesses à ses débuts, le 26 mars 1991, a fini de soumettre la femme malienne aux forces obscurantistes et rétrogrades, en adoptant, le 30 décembre 2011, un « Code de la famille » qui sanctuarise toutes les inégalités entre les conjoints, entre les héritiers et les héritières et en introduisant une égalité de valeur entre le mariage civil et le mariage religieux. Ce fut, pour les mouvances islamo-intégristes, le plus magnifique cadeau de fin d’année du pouvoir aux abois depuis un moment !
 
Le débat sur la réforme du code de famille a été fortement basé sur l’ordre familial musulman traditionnel, voire arabe, pour satisfaire les revendications des activistes musulmans.
 
Malgré la saisine du Président de la République par les trois principales ONG du pays engagées dans la lutte pour le respect des droits des femmes et des enfants, l’invitant à ne pas ratifier cette dernière version, ce nouveau code a été ratifié le 21 janvier suivant.
 
Pour les organisations musulmanes, comme le Haut conseil islamique du Mali, c'est une victoire, tandis que pour beaucoup d'ONG, cette nouvelle version du code est discriminatoire à l'égard des femmes.
 
Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), déclare que « (…) avec la promulgation de ce texte, le Mali a perdu une opportunité de progresser vers le respect des droits des femmes. La FIDH, aux côtés d’organisations maliennes et de tout le continent, n’a cessé d’appeler à l’adoption d’un Code protecteur pour les droits des femmes, conformément aux obligations internationales du Mali, et à alerter des conséquences néfastes d’une révision à la baisse de ce texte. Nous déplorons la promulgation de ce texte discriminatoire ! »
 
L’Arabie saoudite et le Qatar en sont satisfaits et apaisés, les "intellos-politiciens" abonnés aux râteliers occidentaux et moyen-orientaux peuvent désormais conserver leurs dotations habituelles!
 
Ce nouveau code de la famille consacre la réduction de la place de la femme au Mali et la prééminence des religieux d’obédience musulmane.
 
C’est un remarquable recul qui, quelques mois plus tard, connaîtra son expression la plus tragique à travers la lapidation à mort de parents d’enfants mineurs au nom de la charia, les viols collectifs des femmes et jeunes filles, le déplacement de milliers de femmes et de leurs enfants mineurs, l’enrôlement des enfants soldats, la destruction des infrastructures de soins et santé, de culture et de loisirs.
 
Ce fut la fin de la laïcité dans les deux tiers (2/3) du Mali, avec de sérieuses menaces sur le tiers (1/3) dit libre !
 
  • Du bain de boue révolutionnaire du 26 mars 1991 à la fausse couche du 22 mars 2012 !
 
En faisant chaque fois le bilan du 26 Mars 1991, il ressort que ses deux slogans majeurs ("Nous ne voulons plus de l’ancien, mais du neuf" et "Laver proprement") ont été, depuis toujours, détournés de leurs exigences révolutionnaires et vidés de leur substances : certes, "on fit du neuf", mais avec du vieux, puis on fit semblant de "laver proprement", mais l’eau étant déjà trop souillée, le linge sale du Mali devint encore plus crasseux !
 
Or, il est universellement connu et admis que "les mêmes causes, dans les mêmes conditions,  produisent toujours les mêmes effets !"
 
Depuis quelques décennies, les postures condamnables et l’amoralité s’observent aussi bien dans des partis politiques que dans les organisations de la société civile, ayant déjà trop saigné à blanc le pays ; ils se reconnaîtront !
 
Fort heureusement, d’autres acteurs, à la probité et la moralité desquels il faut rendre hommage, s’ingénient à préserver l’idéal et la flamme, à vouloir sauver l’honneur et la vertu. Qu’ils et elles en  soient remerciés !
Modestes, ils se reconnaitront sans qu’il soit ici besoin de les citer !
 
Advint le 22 mars 2012 et se profila le visage d’un illustre inconnu : le capitaine Amadou Haya Sanogo, à la tête d’un groupe de soldats se réclamant des forces armées de défense et de sécurité du Mali.
 
La suite n’est un secret pour personne !
 
Cette mutinerie flasque, à l’allure d’une grande vadrouille,  est l’archétype du symptôme du mal congénital de "la démocratie malienne" et le "prodigue" ou "monstrueux" capitaine Sanogo, n’en déplaise à ses supporters ou à ses détracteurs, n’en est que l’instrument !
 
Capitaine, en ces douze (12) mois d’occupation du centre de l’actualité nationale, avez-vous la satisfaction ou le sentiment d’avoir "redressé la démocratie" et "restauré l’État" au Mali, comme semblait le projeter votre regroupement de militaires : Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (CNRDRE) ?
 
  • De Mars à Mars : une marche à reculons sous une pluie de grêlons !
 
Le Mali ne pourra faire l’économie d’une nécessaire et impérieuse réorganisation de l’État, de ses institutions et de ses services, dont l’Armée (Lire : http://www.fncdumali.com/Mali-la-guerre-_a24.html )
 
Il y a donc un (1) an, jour pour jour, la Coordination du FNC a adressé au Capitaine Amadou Haya Sanogo une lettre ouverte, suite au coup-d’état du 21 mars 2012, pour un prompt retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali :
 
« Monsieur le Capitaine,
 
En ce jour anniversaire de la victoire de la « Révolution populaire du 26 Mars 1991 », journée de souvenir et de recueillement, le FNC salue la mémoire des martyrs – héros anonymes et légendes disparus, qui ont donné leur vie pour l’avènement de leur idéal : Un Mali démocratique et d’espérance.
 
Aux acteurs encore vivants, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, qui, avec courage et abnégation, quotidiennement se battent pour la préservation des acquis du « 26 Mars 1991 », nous adressons nos fraternels compliments et les assurons de notre perpétuelle gratitude.
 
Ce 21èmeanniversaire du "26 Mars 1991" est particulier en ce qu’il jouxte des échéances électorales (avril et mai), dont la tenue reste menacée par une guerre confessionnelle fanatique déguisée en mouvement de revendication de liberté, importée et imposée au Mali et à ses populations.
 
Aux victimes et à leurs proches, aux milliers de déplacés et à leurs familles, aux frères et sœurs Touaregs et Arabes exilés pour se mettre à l’abri de ceux qui sèment la mort et la haine au nom de leur groupe ethnique, à toutes et tous, le FNC témoigne de sa profonde compassion en leur adressant ses bénédictions.
 
À ce péril de la partition de notre pays sur la fissure de l’unité nationale, des hommes se réclamant des forces armées de défense et de sécurité que vous dirigez ont, à moins de quarante (40) jours du 1er tour de l’élection présidentielle, confisqué le pouvoir en déposant le président élu.
 
Nous, Maliennes et Maliens de l’extérieur, en particulier de la France, patriotes, acteurs du "26 Mars 1991", militant(e)s et membres du FNC, condamnons avec fermeté votre coup de force que vous justifiez par la nécessité « … de prendre [vos] responsabilités [pour mettre] fin au régime incompétent et désavoué de Monsieur Amadou Toumani TOURÉ … »
 
Le FNC est profondément conscient de la situation d’ensemble de notre pays et du fonctionnement de ses institutions.
 
C’est pour cette raison que, depuis le 26 août dernier, nous donnons l’alerte à travers "l’Appel du 26 Août" (dont copie), et par le biais de plus de six cents (600) correspondances nominatives adressées, dans l’ordre, à l’Ambassade du Mali à Paris, à l’Assemblée Nationale du Mali (dont copie), aux organisations de la Société civile, aux Représentants des religions musulmane, catholique et protestante, aux Syndicats, aux Forces Armées et de Sécurité (dont copie), aux Institutions de la République, aux Autorités indépendantes ayant rang d’Institutions, aux 125 partis politiques enregistrés au ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales (dont copie), au Premier Ministre – Madame CISSÉ Mariam Kaïdama SIDIBÉ  (dont copie), au Président de la République – Son Excellence Amadou Toumani TOURÉ (dont copie), à l’Union Africaine (dont copie), à la Communauté Économique et Douanière des États de l’Afrique de l’Ouest, à l’Union Européenne, à l’Organisation des Nations Unies (dont copie), au Pape Benoît XVI (dont copie), au Mouvement National de Libération de l’Azawad (dont copie), aux Chancelleries accréditées au Mali (dont copie) ;  autant de correspondances restées à ce jour sans suite !
 
Le FNC a publié des dizaines de communiqués, rencontré l’Ambassadeur du Mali à Paris, le Ministre de la Réforme de l’État, sans réussir à les convaincre de l’absolue nécessité d’abandonner le projet de référendum constitutionnel pour résoudre les préoccupations du Peuple Malien, faire face aux impératifs des élections générales de 2012 et de la démocratie au Mali.
 
Aujourd’hui, le FNC  prend acte de la prise du pouvoir par les Forces Armées de Défense et de Sécurité.
 
À cet effet, nous exigeons
  1. le retour à l’ordre constitutionnel normal en levant la suspension de la Constitution acquise des hautes luttes du mouvement démocratique ;
  2. la formation d’un gouvernement d’union nationale, composé de l’ensemble des forces vives de la Nation sur des bases claires ;
  3. la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationales ;
  4. la restauration de l’État et de son Autorité ;
  5. le règlement définitif de la guerre dans le nord de notre pacifique et hospitalier pays ;
  6. la création des conditions effectives de préparation et d’organisation des élections générales ;
  7. la restitution des pouvoirs au Président démocratiquement élu et au parlement issu véritablement du Peuple.
 
Nous vous saurions infiniment gré d’accorder à notre appel toute l’attention qu’il mérite, de le prendre en compte, afin de pas exposer notre pays à des aventures aussi dangereuses qu’aux conséquences incertaines.
 
Veuillez croire, Monsieur le Capitaine, en l’expression, de notre plein et indéfectible attachement au Mali libre et pacifié, démocratique et souverain, Un et Indivisible.
 
 
PS : pièces jointes (L’"Appel du 26 Août" ; Lettre ouverte à l’Assemblée Nationale du Mali ; Lettre ouverte aux Forces Armées et de Sécurité CGEMA ; Lettre ouverte aux 125 partis politiques enregistrés au MATCL ; Lettre ouverte au Premier Ministre ; Lettre ouverte au Président de la République ; Lettre ouverte à l’Union Africaine ; Lettre ouverte à l’ONU ; Lettre ouverte au Pape Benoît XVI ; Lettre ouverte au MNLA ; Lettre ouverte aux Chancelleries accréditées au Mali. »
 
Aujourd’hui, date anniversaire de la victoire révolutionnaire du Peuple laborieux, il n’est nul besoin d’être un spécialiste pour constater et se questionner : "Il n’y a d’issue que pour celui qui sait où il va. Le Mali, sait-il où il va ?"
 

II.   Merci à la France d’être revenue au Mali, 52 ans après la proclamation d’indépendance du Soudan français ! (Lire : http://www.fncdumali.com/22-septembre-1960-22-septembre-2012-le-Mali-a-52-ans_a25.html

Dès le mois de novembre dernier, deux mois avant les frappes françaises, le FNC interrogeait et répondait à la question : Dans quelles conditions, la guerre de libération sera-t-elle déclenchée, pour la victoire de la paix ?  (Lire : http://www.fncdumali.com/Mali-la-guerre-_a24.html ) :
 
« (…) Cette guerre devra se faire pour l’indivisibilité et la souveraineté du Mali, au nom de l’unité et la diversité des populations maliennes.
Cette guerre se fera dans le sang et les pleurs du peuple, pacifique et hospitalier. Elle devra immanquablement viser à faire renaître la vie et le bonheur, la paix et l’espérance sur notre si belle terre de soleil et de générosité !
Cette guerre, avec l’appui des "amis du Mali" ne se fera pas seulement pour les "beaux-yeux" du pays. Elle se fera surtout pour les colossales richesses naturelles et la parfaite situation géostratégique du Sahara malien.
Cette guerre, les Forces armées de défense et de sécurité du Mali devront savoir la gagner pour Un Peuple, Un But, Une Foi en Une Afrique Unie et Digne. Pour se réconcilier avec le Peuple lésé et brimé !
Et les partenaires et alliés du Mali, au nom de quel idéal voudront-ils la gagner, cette guerre ?
(…)
Aujourd’hui, la transition doit s’auréoler de transparence et de justice, d’éducation et de droits, de devoirs et de sanctions pour baliser les perspectives.
Qu’elle en devienne une transition exemplaire, exempte de passe-droits ordinaires et de privilèges coutumiers, de connivences contre-nature et silences coupables.
Les décennies de connivences intéressées au sommet de l’État mériteraient, avant tout, que l’on clarifie le rapport du pouvoir tricéphale de Bamako et que l’on précise "très sérieusement" les charges régaliennes de chaque entité : le Président par intérim, le Premier ministre de "pleins pouvoirs", le Président du comité militaire de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité.
Est-il possible d’engager et gagner la guerre proche, sécuriser et pacifier le territoire sans un commandement suprême incontesté au sommet de l’État et à la tête des Forces armées de défense et de sécurité ?
Comment s’assurer au préalable de la validité et de l’efficience de ce "Commandant en chef" ?

"La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires !"[1] et "la Paix est une chose trop grave pour être confiée à des politiques !"[2]

En la circonstance, disons raisonnablement que : " la politique est une affaire trop indispensable pour être confiée à des opportunistes ! "
(…)
Le nouveau pacte républicain est l’engagement solennel de tout(e) malien(e) de défendre l’inviolabilité de l’unité nationale, l’indivisibilité du territoire national, la non-recevabilité de quelque velléité d’autonomie ethnico-identitaire au bénéfice exclusif d’une tribu et au détriment de toutes les autres composantes démographiques non communautaires du Mali. »
 
Allons, enfants de la patrie, saluer aujourd’hui la débâcle militaire de Konna et l’interdiction faite à l’Armée nationale de franchir "les frontières" de Kidal !
 
Saluons ces épaisses ténèbres qui happent désormais le soleil d’un Mali s’étant surestimé grand, d’une grandeur héritée, vendue aux enchères aux moins-disant et pire-offrant !
 
Maintenant, allons gaillardement nous rasseoir sur la Constitution souveraine de 1992, en crachant notamment sur son préambule et ses articles 25 à 28, pendant que nos concitoyens exilés et déplacés de guerre trimballent leurs angoisses d’un refuge à un autre.
 

III.   Peuple laborieux recherche dirigeants résolus, honnêtes et humbles !
 
La nécessité actuelle du renouvellement qualitatif du personnel politique du Mali est impérieuse et indiscutable.
 
Les dirigeants du Mali  durant 23 années, qui ont été inculpés pour assassinats et crimes économiques, ont été jugés : ils ont payé !
 
Ceux qui, à leur suite, ont pillé les caisses de l’État, torpillé le trésor public, démobilisé la conscience nationale et exilé l’espérance, doivent répondre, en ces jours, de leurs actes commis depuis le 26 mars 1991 ou dès le 22 mars 2012.
 
Le personnel politique qui a coulé la Conscience du Malien, miné son Honneur et bradé sa Dignité, est le même qui fait rôder autour des urnes des poches remplies de faux bulletins de vote, distribuant les sommes volées aux projets d’Education et de Santé, cet argent prélevé sur le corps agonisant de ce Grand Peuple d’Afrique en résistance !

Ces "immortels", que ni le ridicule ni le déshonneur ne peuvent tuer, se pavanent  et se vantent de leurs prouesses de pillage des deniers publics.
Orgueilleux et prétentieux, ils tiennent à rester aux affaires car, pérorent-ils,   « Nous sommes nés pour être devant. Nous dirigerons les Maliens et nos enfants dirigeront les enfants de ceux que nous avons dirigés au Mali ! »

Le Peuple du Mali doit rebondir et, à travers sa Justice, exiger de leurs monopolisateurs le remboursement des 1.300.000.000 de francs CFA (un milliard et trois cent millions de FCFA) débloqués chaque année pour l’équipement et la formation de l’Armée, mais détournés durant près de 20 ans. Le remboursement des sommes détournées doit s’obtenir des criminels au col blanc par la saisie de leurs "propriétés" (biens immobiliers, fermes agropastorales, équipements et bien roulants,  et toutes autres valeurs possédées à titre privé)
 
Finalement, au Mali, "les hommes de Moussa" (déchus par la révolution populaire de Mars 1991) semblent aujourd’hui plus dignes de confiance et mieux enclins à relever les défis sous lesquels ploie le pays à bout de souffle !
 
Pourtant, de "jeunes" prétendants, encore adolescents en mars 1991 pour quelques-uns parmi eux, arguant de leur âge pour conférer légitimation à leurs justifications d’être désignés incessamment à la tête de l’État persistent à se démarquer.
 
Mais de qui, de quoi entendent-ils se démarquer en général ?
 
« Il faut un changement générationnel et c’est notre tour ! », martèlent-ils, en omettant de dire qu’ils ont été majoritairement sécrétés et nourris, formés et engraissés à l’école des vieux roublards dont ils étaient, pour la plupart, les chargés des besognes de l’ère démocratique.
 
« Quelle vigoureuse et vertueuse jeunesse que celle-ci, née dans les milieux de magouille d’État et nourrie aux seules  plus-values des spéculations foncières, des détournements de deniers publics et des trafics d’influence !
 
Bruyante jeunesse, lisse et incolore, courageuse et combative à l’apparence seulement, déployée selon les besoins comme "chargé de mission" dans un département ministériel ou responsable du "club de soutien" d’un candidat recommandé suivant l’épaisseur de son portefeuille ou le clinquant de ses extravagances ! » (Lire : http://www.fncdumali.com/Mali-Chronique-d-un-desastre-annonce_a22.html)
 
Jeunesse du Mali, maintenant, toi aussi, tu sais et dois t’assumer !
 
Le FNC aura prévenu !
 
« (…) Que les futurs prétendants aux charges de Chef d'État donnent au Peuple davantage de preuves de leur probité plutôt que des déclarations creuses de "défense de l'intérêt supérieur du pays."

Qu’ils s’engagent, préférablement par acte authentique, qu'ils ne permettront plus, sous peine de poursuites judiciaires, à aucun réseau familial ou système partisan de s'installer au cœur de nos institutions pour les affaiblir et les ruiner.
 
Tous les candidats aux charges suprêmes devront jurer et signer que leurs épouses et maîtresses ne s’adonneront pas aux trafics d'influence (entrisme et intercession, immixtion entre l’appareil d’État et ses partenaires)
 
Des dispositions encore plus sévères devront être prises pour la désignation du personnel diplomatique et consulaire, la réorganisation et la gestion de toutes les chancelleries, hauts lieux du désordre, des pires trafics et détournements inimaginables pour le commun de nos concitoyens.
 
Il devra en être de même pour les candidats aux suffrages de proximités (conseillers municipaux, régionaux, nationaux, députés)
 
Des textes clairs, adaptés et traduits dans les langues nationales, doivent redéfinir les prérogatives et limites des élus, souligner les critères moraux stricts et qualifier d’infractions pénales graves l’achat de voix et de conscience lors des campagnes et des votes. Les sanctions doivent être fermes et médiatisées lors de leurs applications. » (Lire : http://www.fncdumali.com/Mali-la-guerre-_a24.html )
 

IV.   "Homo maliensis" (l’Homme malien) - un être d’honneur et de dignité à toute épreuve : une espèce en voie de disparition !
 
Malgré leurs énormes difficultés quotidiennes, les Maliens et Maliennes ne sont pas regardants des divers indices de développement humains (IDH) et autres classements des organismes internationaux qui les stigmatisent perpétuellement.
 
Ils préfèrent plutôt migrer pour tenter de pallier les incalculables carences de leur État du fait des incuries de leurs dirigeants.
 
Aussi, le Malien n’a pas d’ennemi naturel ; son seul et véritable ennemi c’est le manque d’éducation, la faiblesse des infrastructures de santé et de développement.
 
C’est ainsi que nous sommes des millions, binationaux et sans-papiers originaires du Mali, à travers le monde, à galérer, pour collecter et envoyer de quoi aider à survivre décemment dans notre pays continental.

Nous faisons toujours plus que toutes ces coopérations qui, malgré nos efforts, imposent à nos populations des règles inhumaines et dégradantes, qu’elles n’oseraient même pas penser pour leurs propres peuples !
 
Les millions d’émigrants maliens, à la seule sueur de leur front, s’attèlent, sans armes ni haine, à la réalisation de toutes sortes de missions dévolues habituellement à l'état !
 
Dans leur pays, les Maliens et les Maliennes bravent ordinairement leur quotidien en vivant avec l’insouciance d’un Peuple qui se démerde tout seul, zigzagant entre les caprices d’un climat pas toujours clément et les destins que le bon dieu distribue à sa guise !  
 
Ici, la nature et le ciel, dans leurs fantaisies, vont jusqu’à vouloir soumettre ce Peuple aux épreuves des criquets, de la sécheresse et, encore pire, du terrorisme de prétendus coreligionnaires !
 
Soudain, contraint de devoir se justifier et montrer patte blanche, le Peuple innocent titube et bégaie : "je suis de telle ethnie, de telle communauté, de telle entité, venant de tel ancêtre, vivant telles misères de la part de telles autres communautés."
 
Et les décomptes froids et télécommandés se mettent à l’œuvre : combien y a-t-il de ceci ou de cela à l’Assemblée nationale, au gouvernement, à l’école, dans la rue, au fond de la mer méditerranée, dans les sables du Sahara, sur les routes des aventures, etc. ?
 
Le Mali était pourtant un grand Peuple panafricain et tiers-mondiste, ouvert, profondément ancré dans son Histoire séculaire et dans son espérance d’un avenir africain radieux, ayant toujours cru en la nécessité de création des États-Unis d’Afrique, d’où les tentatives de fédérer avec le Sénégal,  puis avec la Guinée-Conakry et le Ghana, sans succès !
 
Alors, que chaque citoyen et citoyenne en lutte pour la justice, que chaque pays, chaque peuple engagé dans le combat pour la paix authentique, fasse son examen de conscience en ce qui concerne "les crises au Mali" !
 
Les entremetteurs qui s’entendent si parfaitement avec les membres MNLA (Mutuelle des Narcotrafiquants et Lampistes de l’Adrar), devenus fréquentables du jour au lendemain, savent ce qui les unit à ce groupuscule : les rapines et la trahison, la fourberie et les mensonges,  le népotisme et la cocaïne !
 
Nous ne leur permettrons pas de réaliser leurs desseins sur notre dos et avec notre sueur !
 
Notre Mali, auquel d’aucuns tiennent à imposer des élections générales, pendant que plus de six cent mille (600.000) de ses citoyens sont déplacés de force, doit renaître de son histoire, de ses ruines et de ses larmes.
 
Les inquiétudes du FNC au sujet du devenir du Mali demeurent donc entières, tout comme ses attentes d’une résurrection après tant d’épreuves.
 
Les maliens doivent réfléchir sur eux-mêmes et sur leur désir de se prendre en main, très vite pour éviter que leur pays, du fait de la montée en puissance de la Communauté Internationale (la France en tête) dans la résolution de la crise, ne se retrouve mis sous tutelle et que sa souveraineté n’échappe au Peuple et à ses dignes représentants.

Il va falloir s’organiser et réorganiser ses besoins (Lire : http://www.fncdumali.com/Mali-le-52eme-et-le-plus-amer-anniversaire-de-l-Armee-nationale-_a38.html)

Il va falloir définir son modèle de société, y mettre un contenu crédible, éduquer pour un avenir conforme aux besoins du citoyen ordinaire et aux nécessités incontournables d’un État moderne.
 

V.   Les religions doivent rester dans les lieux de leur culte, pour que l’éducation demeure le domaine de l’État !
 
C’est le temps de régler définitivement la question épineuse et ténébreuse de la relation entre les politiciens et les dirigeants religieux d’une part, et, d’autre part, entre les groupes religieux et le collectif buissonnier dit "classe politique", pour que le pays ne sombre pas cette fois-ci dans un chaos irréversible : les "intégristes au sud", vaste clan d’affairistes cruels aux intérêts divers connexes,  y travaillent déjà depuis longtemps, bien trop longtemps !

Les Maliens et les Maliennes, tous ensemble, doivent irrémédiablement renvoyer les religions dans leurs lieux de culte, de façon implacable et systématique avec, dans les meilleurs des cas, une voix consultative pour les questions touchant aux faits de religion.

Le 1er signal fort, marqueur de ce renouveau laïc, sera le vote d’un Code de la famille libéré du joug des fanatiques : il faut que l’État s’assume ou qu’il disparaisse, tôt ou tard !

N’est-ce pas le comble de l’immoralité là, où on est légitimement et socialement en droit de n’exiger que la morale et la vertu, quand de prétendus guides religieux poussent le zèle à enseigner aux populations : « Ne nous prenez pas à la mesure de nos actes. Nous les chefs de la religion, ne sommes pas bons ; ne faites pas les choses comme nous, écoutez plutôt ce que nous vous disons de Dieu et de ses émissaires ! » ?

Maliens et Maliennes, vous ne vivrez désormais que la liberté que vous aurez méritée, choisie et conquise de vos mains, que vous aurez réfléchie avec votre cerveau immergé ou nimbé de votre Histoire, que vous aurez défendue avec votre sang et votre ferveur, que vous aurez renforcée de vos peines et de votre constance !
 

VI.   Maintenant, osons et votons !
 
Votons, puisque les partenaires de notre pays exigent que les Maliens votent en juillet ; qu’il soit fait suivant leur volonté. Comme toujours !
 
Ce coup-ci, ils promettent des milliards de nos francs qui n’attendraient que le "nouveau président" pour être débloqués !
 
C’est pourquoi divers personnages se préparent à prétendre à la magistrature suprême du Mali.
 
Leur point commun : ils n’ont pas d’avis sur le sujet, ou, du moins, ils prennent grand soin de ne pas l’émettre, empressés qu’ils sont de venir s’attabler !
 
Il faut, crie-t-on un peu partout, en finir avec la transition-cochon, quels qu’en soient les prix et les conditions !
 
Toutes les conditions seront réunies pour que des élections acceptables aient lieu en juillet 2013, aux dires des partenaires du Mali ; mais au fait qu’en savent-ils ?
 
Nos partenaires, suivant leurs outils et attentes, peuvent même nous contraindre à des élections dans deux semaines, en disséminant où ils voudront des "observateurs" ayant pour mission d’attester de la bonne tenue relative et acceptable du scrutin !
 
Que les Maliens votent ou pas, qu’ils le fassent à 1% ou 99%, les "observateurs" de nos partenaires attesteront de la validité du scrutin si jamais il se tenait.
 
Avec un peu de "chance" (et par hasard) la Cour constitutionnelle abondera dans leur sens, sinon ce sera la guerre civile version "suivez notre regard !"
 
Le prince ainsi nommé par les "observateurs" de nos partenaires sera légal et gouvernera au nom de nos partenaires et, au mieux, élu de 1 à 99 % de Maliens !
 
L’heureux nommé, avec ses certitudes et ses réseaux, incommodera le Peuple et prendra en otage son devenir.
 
Qu’en sera-t-il de sa légitimité pour le Peuple meurtri, martyrisé, exilé et déplacé de guerre?
 
Allons voter pour celui qui ne mérite ni les honneurs ni les charges de la direction du Mali.
 
Allons voter pour celui qui conserve encore ses deux mains pour voler et qui garde toujours sa grosse tête pour nous narguer !

Alors là, Peuple, tu ne pourras plus dire que tu ne savais pas !

Tu n’auras plus jamais droit aux larmes de crocodiles dans lesquelles l’honneur et la dignité de nos populations ont été noyés !
 
Allons voter pour des débâcles encore plus méritées et retentissantes ; nous donnerons l’occasion aux disséminateurs du capitalisme mondial de venir tester leurs nouvel arsenal sur les survivants !
 
Allons voter, quand bien-même la dernière liste électorale est très problématique du fait de la légèreté et de l’inconscience qui ont entouré les plus récentes opérations de révision des listes électorales d’octobre 2011 à janvier 2012. Pour le moins qu’on puisse dire, ce fut le cas dans la "juridiction de Paris" comprenant la France et le Portugal, de laquelle nous relevons !
 
Les peuples ont, paraît-il, les dirigeants qu’ils méritent !
 
Et l’infernal cycle se remet en place, recommence, se poursuit !
 
À la fin de son mandat, devant toutes ses légèretés et les excentricités de ses proches, face à nos mécontentements et notre amertume, le prince repu osera la tragique ritournelle de nos dirigeants : « Seul Dieu est parfait. J’ai fait ce que j’ai pu et toute action humaine étant imparfaite et perfectible, je m’en remets à l’Histoire qui jugera ! »
 
Ainsi, conformément à l’habituelle prévision démoniaque, une fois son forfait accompli, le "régnant sorti" gavera le Peuple de formules relevées en émotions, se prémunira d’un sauf conduit vers un exil doré, loin de nos manques et lamentations.
 
Le Peuple, celui-là même qui trime et qui ne méritait pas un tel dirigeant, applaudit encore en reconnaissant la relative vérité des flopées de lapalissade.
 
Votons, puisque nos partenaires nous le commandent !


[1] Georges Benjamin CLEMENCEAU, Homme d’État.

[2] Jean-Claude VENNEKENS, Historien.