La publication de l’analyse du FNC sur le Mali ("Chronique d’un désastre annoncé : de la déliquescence de l’État à la régression nationale"), a inspiré de nombreux acteurs de la société civile et politique, qui nous ont adressé des correspondances pour témoigner de leur disponibilité à œuvrer à « … la consécration de la véritable Nation du futur au Mali, par la formation d’une conscience nationale toujours laïque et authentiquement démocratique, à l’abri des intégristes de tout bord, des corrompus de tout poil et de leurs insatiables appétits », qui concluait ladite analyse.
À votre service, Monsieur le Garde des sceaux !
Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Monsieur Malick COULIBALY, prononce un discours à haute teneur d’espérances le jeudi 11 octobre 2012, pour l’ouverture de la conférence des parquets à l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) de Bamako.
À ces assises solennelles, dont le thème ("La politique pénale du Mali") est aussi évocateur que chargé de promesses, le ministre de la Justice précise :
« (…) Mesdames et Messieurs,
Vous percevez alors l’opportunité sinon l’urgence d’une conférence des parquets destinée à donner à notre justice le souffle nouveau dont elle a besoin pour être à hauteur de mission.
(…) Pour restaurer la confiance et l’estime perdues, je vous instruis, en ma qualité de poursuivant en chef, d’observer scrupuleusement les règles et directives qui suivent. En clair, j’ai une feuille de route à vous délivrer. Elle s’articule autour de cinq axes majeurs :
Je m’empresse de vous dire que cette énumération ne suggère aucun ordre de priorité (…)»
Le ministre termine par : « Que Dieu nous confère la sagesse de percevoir ce qui est bon pour la justice. Qu’il nous donne le courage de le défendre et la volonté de le mettre en œuvre »
Le FNC, prenant acte de cette solennelle manifestation de volonté, célèbre le courage et la sincérité (jusqu’ici non contredits) de Monsieur le ministre de la Justice, Garde des sceaux.
La guerre est imminente : il faudra la faire et gagner la paix !
Le 19 octobre, le "Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali" s’est réuni à Bamako, sous la présidence conjointe de l'Union africaine (UA), des Nations unies et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
Les participants ont exprimé la détermination de leurs organisations et pays respectifs à maintenir l'élan international actuel et à apporter le soutien nécessaire aux efforts maliens. Ils ont exhorté les États membres de l'Union Africaine et la communauté internationale dans son ensemble, y compris les organisations régionales et internationales, à « ( …) mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité maliennes le soutien requis en termes financier, logistique et de renforcement des capacités, en vue de leur permettre de jouer le rôle principal dans le rétablissement intégral de l'autorité de l’État sur la partie nord du pays et le démantèlement des réseaux terroristes et criminels (…) », en conformité avec la résolution 2071 votée à l’unanimité, le 15 octobre, par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Par la résolution 2071, le Conseil de sécurité de l’ONU, affirme sa « (…) disponibilité à appuyer, dès que possible, les Forces armées de défense et de sécurité du Mali (…) » dans l’offensive contre les criminels, bandits armés et djihadistes occupant les 2/3 du pays.
Les faits sont là, terribles, et la guerre semble désormais inéluctable, irréversible !
Mais dans quelles conditions la guerre de libération sera-t-elle déclenchée, pour la victoire de la paix ?
Cette guerre devra se faire pour l’indivisibilité et la souveraineté du Mali, au nom de l’unité et la diversité des populations maliennes.
Cette guerre se fera dans le sang et les pleurs du peuple, pacifique et hospitalier. Elle devra immanquablement viser à faire renaître la vie et le bonheur, la paix et l’espérance sur notre si belle terre de soleil et de générosité !
Cette guerre, avec l’appui des "amis du Mali" ne se fera pas seulement pour les "beaux-yeux" du pays. Elle se fera surtout pour les colossales richesses naturelles et la parfaite situation géostratégique du Sahara malien.
Cette guerre, les Forces armées de défense et de sécurité du Mali devront savoir la gagner pour Un Peuple, Un But, Une Foi en Une Afrique Unie et Digne.
Et les partenaires et alliés du Mali, au nom de quel idéal voudront-ils la gagner ?
Quoi qu’il en soit, cette guerre ne saura pas faire, non plus, l’économie de la réorganisation concomitante de l’État et des institutions de la République du Mali.
Elle exigera la réorganisation complète des Forces armées de défense et de sécurité, en deux axes : la mise en œuvre effective de la justice militaire et la conscription des jeunes de 18 à 40 ans.
La Justice Militaire - institution pénale spécialisée, a une existence formelle au Mali. Elle est réputée « (…) compétente pour connaître les infractions spécifiquement militaires ou les infractions de droit commun commises par les militaires et leurs complices dans certaines circonstances. »
Afin d’organiser et préciser les compétences des tribunaux militaires, il a été élaboré un "Code de Justice Militaire" dont la mise en pratique n’a jamais passionné les autorités en charge de le faire.
Quant à la conscription, en vigueur il y a un peu plus de 20 ans pour les lauréats du concours d’entrée à la fonction publique, il va falloir réactiver le service national obligatoire et aussi budgétiser le recrutement de jeunes maliens volontaires, en lieu et place des milices ethniques, groupes d’autodéfense actuels.
L’engagement volontaire, pour 3 à 4 ans renouvelables, devra être valorisé et revêtir un statut particulier à la fin du contrat initial (reconversion dans la police nationale, garde républicaine, gendarmerie, autres services techniques de l’administration militaire et paramilitaire ou civile)
Le "service" de la libération du nord de notre pays devra être inscrit en mentions particulières ("… a participé à la libération du Mali") dans le livret militaire de tous les combattants (conscrits ou engagés volontaires) et revalorisé par le paiement d’une prime au survivant ou à ses ayant-droits.
Faire cette guerre et la gagner inévitablement, c’est élever la République du Mali à l’indépendance qu’elle méritait le 22 septembre 1960.
Engager cette guerre pour la victoire, c’est offrir au peuple du Mali les libertés et la paix qu’il convoitait le 26 mars 1991.
Que négocier ? Rien !
Avec qui négocier ? Personne !
Cette guerre imposée au Mali indivisible et à ses populations de brassage séculaire, devra-t-elle s’encombrer de négociations avant, pendant et après ? Pour quoi ?
L’État du Mali n’a rien à négocier, puisque n’ayant rien à céder : ni son territoire ni sa souveraineté, ni sa démocratie ni sa laïcité, et encore moins sa population et son unité nationale !
C’est aux parties belliqueuses, vindicatives et occupantes impliquées d’annoncer à la République du Mali, à travers les médiateurs de leur choix, les attentes pour lesquelles elles voudraient discuter de leur reddition sans aucune condition préalable.
Leur reddition, c’est l’abandon de leur part de toute prétention opposée au Mali, dont la justice appréciera souverainement leurs faits et les qualifiera !
En effet, une confusion sournoise est en train de s’opérer quant à la notion de "négociation" à laquelle on associe de plus en plus allégrement les expressions "large autonomie", "déconcentration de l’État", "décentralisation du pouvoir", etc.
Or, la "décentralisation du pouvoir", ce doit être d’abord l’ancrage de l’État dans ses missions régaliennes (défense et sécurité, éducation et santé, justice et unité nationale) et le renforcement des contre-pouvoirs publics et collectifs, le renforcement des libertés individuelles et associatives.
La "décentralisation du pouvoir", c’est le respect des dispositions légales constitutionnelles, qui exclue toute utilisation des armes, dont le port et l’usage relèvent des seules Forces de défense et de sécurité. Ce respect est fondé en premier lieu par la présence effective de l’État sur toute l’étendue de sa souveraineté territoriale.
La "déconcentration de l’État" doit être envisagée comme une nécessité portée par des agents de l’État hautement qualifiés, ayant un niveau de formation professionnelle et une conscience nationale très élevés, avec des charges bien définies et cadrées, des responsabilités très claires et encadrées. Ils devront à ce titre être tenus responsables de tous les actes qu’ils posent au nom de l’État et en répondre.
La "large autonomie" se révèle, dans ces conditions, tel un piège pour un État pauvre (en richesse disponible) et aussi étendu comme le Mali. C’est la porte ouverte à toutes les dérives spéculatives locales et coutumières, le lieu des trafics en tout genre renforcés par l’immixtion de prétendus partenaires pour le développement. Ces partenaires qui, à cause des faiblesses de moyens du Mali et de la myopie des autorités, contournent aisément les priorités nationales et traitent directement avec les ennemis pour saper les fondements de notre peuple.
Même un pays comme la France, puissance économique parmi les puissances, n’a pas encore réussi sa "décentralisation" qui reste problématique à bien des égards.
Le Mali doit donc se ressaisir et cesser d’être son propre fossoyeur par excès d’"autonomie" sans moyen de contrôle, par une "déconcentration de l’état" sans vision, et une "décentralisation " au tout venant.
Prenons garde de ne plus démobiliser l’État.
Nous n’allons pas inventer la mort de notre peuple et de son histoire !
Que couvre le silence des médias d’État ?
Occupé dans ses 2/3, de Tessalit à Douentza, le Mali indivisible doit, par devoir de décence et par unité de communauté des héritiers des trois empires, vivre à la mesure de l’occupation : de Sévaré à Koury, de Zégoua à Diboli.
Vivre à la mesure de cette occupation, c’est favoriser les conditions de libération de la jeunesse et des jeunes femmes des carcans de l’embrigadement des majors politiques et des religieux aux visées inavouées et inavouables.
C’est surtout sensibiliser constamment et systématiquement les populations du tiers (1/3) "libre" du Mali sur l’état de siège imposé aux 2/3.
C’est mettre tous les médias publics au service de cette sensibilisation et mobilisation, comme un signal puissant de compassion et de solidarité à l’endroit des frères et sœurs assiégés. Ce doit parvenir comme un message d’engagement pour la libération imminente intégrale des mains des occupants.
Alors, comment peut-on encore continuer de réaliser à Bamako, à grand renfort de publicité tapageuse, des émissions publiques télévisées de divertissement, scandaleusement intitulées « Yèlèbougou » ("Village du rire"), « Sumu » ("Rencontre conviviale"), entre autres, quand les 2/3 du Mali baignent toujours dans le sang des victimes et les larmes de leurs proches ?
Comment, dans cette situation, veut-on que le peuple en souffrance admette la sincérité des émotions et déclamations pour le nord du Mali ?
L’absence de communications nationales, régulières et exclusives, sur l’état véritable du Mali assiégé, est simplement inadmissible quand les dirigeants du pays, intérimaires ou velléitaires, s’égosillent à réclamer le monde entier au secours !
Avec quelle âme, quel cœur et quels yeux, le tiers (1/3) "libre" du Mali se regarde-t-il ?
À quel moment Bamako entend-il sortir de ces soirées de loisirs et de plaisirs pour se consacrer aux journées de réflexions fécondes et de salubrité morale ?
Comment ce silence est-il géré à l’extérieur du Mali par ses chancelleries ?
Quelles activités de communication assurent les services de presse des représentations diplomatiques du Mali auprès de ses partenaires et de ses ressortissants expatriés ?
Nous sommes en guerre !
La Justice pour sauver le Mali, l’Éducation – pour le protéger !
Et si la Mission de la Justice était de sauver définitivement le Mali et le Devoir de l’Éducation – de le protéger irréversiblement ?
Sauver le Mali dans le Nord, dans le Sud, à l’Ouest, à l’Est ; le Mali tout court !
Garantir le Mali éternel dans les rues et bureaux, dans l’administration et les casernes !
Protéger le dynamique Mali du quotidien et de l’avenir !
Le FNC, une fois encore, rend hommage au courage de l’ensemble des dignes et intègres fils et filles du Mali laborieux, pacifique, hospitalier et solidaire.
Les enfants du Mali qui se lèvent tôt et ne dorment presque jamais, quand bien même ils se couchent !
En effet, au Mali, "l’injustice" de la Justice en général, le déficit d’équité dans le public, le manque d’éthique dans le privé et la vacuité de l’éducation nationale, se nourrissant réciproquement et permanemment, ont déboulonné les valeurs traditionnelles d’intégrité et fait le terreau des "marchands d’illusions", en déroulant le tapis rouge aux obscurantistes les plus bornés au nom de la charia – le réceptacle du droit musulman.
Or, la charia a pour vocation de prendre en charge à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un adepte de la religion musulmane, de codifier également les interactions sociétales et éduquer la communauté des croyants dans ce sens.
« … l’slam est soumission à la paix, à une forme supérieure de patience et de tolérance … Ce qui est vulnérable dans l’islam, ce ne sont ni son esprit ni ses valeurs, ce sont des populations maintenues dans l’ignorance et manipulées dans leur croyance. Tous ceux qui ont essayé de lire le Coran avec le cœur de la raison ont échoué, et c’est l’irrationalisme, l’absurde et le fanatisme qui gagnent du terrain » [1]
Les intégristes occupant les 2/3 du Mali, au nom de la justice immanente, séquestrent les populations, lapident à mort, amputent les mains et pieds, violent des fillettes sous le couvert de mariage, châtient, flagellent, contraignent à l’exil.
C’est pourtant là où, paradoxalement, les obscurantistes, dans la violence de leurs pratiques quotidiennes, deviennent plus "crédibles" et "craints" que l’État englué dans les méandres de sa faiblesse liée à la grande corruption de ses représentants, aux parasitismes et abus en tout genre de ses agents, aux tracasseries nuisibles des services publics, à la perversion des valeurs ancestrales positives.
Ainsi, dans les lieux publics et transports urbains du district de Bamako, dans les marchés et ateliers d’artisans, il était courant d’entendre, entre janvier et mai 2012 : « Vivement qu’Ansar dine arrive avec sa charia et que l’on commence à couper les mains des véreux qui nous rendent la vie impossible dans cette ville. Nous, les pauvres, on travaille durement tous les jours que Dieu fait et on ne se reproche rien ! »
D’ailleurs, des groupes "travaillent" sans relâche à l’arrivée et l’implantation de la charia à Bamako et dans tout le Mali. Ces groupes n’ont pas de fusils d’assaut, pas de chars, pas d’aéronefs. Leurs armes et munitions sont constituées essentiellement de "l’injustice" de l’institution judiciaire, de l’absence d’éducation (instructions et savoirs éclairés) des populations, de la place abandonnée par l’État, du renoncement progressif aux valeurs traditionnelles de sobriété, d’intégrité morale, de respect mutuel et de solidarité d’avec ceux de conditions sociales différentes.
Nous sommes le Mali laïc et pluriconfessionnel !
"L’État de droit" sera-t-il capable au Mali d’étancher la soif de Justice de ses populations : réhabiliter l’appareil judiciaire en excluant les magistrats qui ont "acheté la toge" pour cinq millions de francs CFA, sévir contre les auxiliaires corrompus de justice, punir leurs complices dans l’administration publique, la douane, l’armée.
"L’État moderne" saura-t-il renouer avec des valeurs traditionnelles autochtones ayant fait leur preuve dans diverses situations douloureuses ?
Parlons peu, mais parlons franc !
Combien coûte actuellement le droit d’être officier dans l’armée ou à la douane ?
À combien s’élève aujourd’hui le prix des divers "titres de rançonneur de populations" dans les grands carrefours et sur les boulevards, dans les gares et aérogares, dans les hôpitaux et administrations, dans les établissements d’enseignement et lieux de culte, dans les communes urbaines et rurales ?
Quel est le prix du monopole d’une patente d’importation d’une denrée exonérée (le riz par exemple), du privilège de cession d’une terre agricole aux étrangers (Office du Niger, pour exemple) ?
Que disent les chiffres du bureau du vérificateur général (BVG) au sujet de tant d’abus crapuleux, de crimes et d’impunités organisés ?
« Sur la période 2004 à 2010, le BVG a effectué 102 vérifications financières dans 79 entités.
Ces vérifications ont mis en lumière près de 382,93 milliards de FCFA de manque à gagner pour le Trésor Public et les entités vérifiées dont 252,81 milliards de FCFA proposés au recouvrement. »[2]
Qui sont alors les auteurs et quelle est la hauteur de leur protection ?
Monsieur le Ministre de la Justice, en votre "qualité de poursuivant en chef", le FNC vous dit très bon courage !
Aujourd’hui, la transition doit s’auréoler de transparence et de justice, d’éducation et de droits, de devoirs et de sanctions pour baliser les perspectives.
Qu’elle en devienne une transition exemplaire, exempte de passe-droits ordinaires et de privilèges coutumiers, de connivences contre-nature et silences coupables.
Les décennies de connivences intéressées au sommet de l’État mériteraient, avant tout, que l’on clarifie le rapport du pouvoir tricéphale de Bamako et que l’on précise "très sérieusement" les charges régaliennes de chaque entité : le Président par intérim, le Premier ministre de "pleins pouvoirs", le Président du comité militaire de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité.
Est-il possible d’engager et gagner la guerre proche, sécuriser et pacifier le territoire sans un commandement suprême incontesté au sommet de l’État et à la tête des Forces armées de défense et de sécurité ?
Comment s’assurer au préalable de la validité et de l’efficience de ce "Commandant en chef" ?
« La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires ! »[3] et « la Paix est une chose trop grave pour être confiée à des politiques ! »[4]
En la circonstance, disons raisonnablement que : " la politique est une affaire trop indispensable pour être confiée à des opportunistes ! "
Chacun, dans la discipline, dispose désormais de sa personne !
La résolution de ces crises devra passer par la restitution de la parole et du pouvoir au Peuple, à travers l’organisation d’une conférence nationale souveraine (CNS) et la signature d’un nouveau pacte républicain.
La conférence nationale souveraine, nous en avons l’expérience. Nous en connaissons les attentes à minima et les exigences !
Le nouveau pacte républicain est l’engagement solennel de tout(e) malien(e) de défendre l’inviolabilité de l’unité nationale, l’indivisibilité du territoire national, la non-recevabilité de quelque velléité d’autonomie ethnico-identitaire au bénéfice exclusif d’une tribu et au détriment de toutes les autres composantes démographiques non communautaires du Mali. .
Il sera scellé, à titre d’exemple, lors de l’établissement des documents officiels : carte d’identité nationale, passeport, acte de mariage civil.
Ce pacte inédit pourra être consacré sous l’appellation de contrat pour l’unité nationale, l’indivisibilité et la souveraineté (C-UNIS)
Le nouveau pacte "État-Citoyen», posera le principe absolu de la non-négociabilité, à des fins partisanes, de la souveraineté de la République et de l’Unité nationale.
Et, s’il fallait à quelque "groupe communautarisé" que ce soit, une autonomie, en tous les cas relative, elle devrait s’imaginer et se réaliser sur la base d’activités sociales et professionnelles, et non autour de prétentions et complexes ethnico-identitaires.
Qu’il soit ainsi déterminé un espace d’agriculture pour les paysans, une aire d’élevage pour les éleveurs, de pêche pour les pêcheurs, de nomadisme pour les nomades.
Qu’il soit défini des lieux de transaction pour les commerçants.
Qu’il soit assigné aux forces de la défense et de la sécurité la mission de la défense et de la sécurité des personnes, des biens, de la terre.
Ainsi, dans la lancée de la geste dédiée aux libérateurs du Mandé du 13ème siècle, il sera rappelé : « (…) chacun dispose désormais de sa personne, (…) libre de ses actes, dans le respect des interdits des lois de sa Patrie. »[5]
" Ceux qui voudront travailler, qu’ils le fassent ; ceux qui voudront commercer, qu’ils achètent et vendent ; ceux qui voudront vivre de la terre, qu’ils s’adonnent à l’agriculture ; ceux qui voudront la paix, qu’ils la préservent ; ceux qui voudront la guerre et le pillage nous trouveront sur leurs chemins et sur les remparts ! "
Que force demeure à la Loi et à l’État !
Le Mali recouvrera son intégrité territoriale et préservera son unité nationale !
Alors, s’ouvrira de nombreux nouveaux ou inachevés chantiers : des élections aux fonctionnements normaux des institutions, en passant par les traintrains domestiques de la quête du lendemain meilleur.
Il va falloir mobiliser des moyens : toutes les compétences du pays et de "ses amis", de gigantesques ressources financières.
On parlera d’organisation d’élection présidentielle sur toute l’étendue du Mali, sur la base d’un fichier électoral hors de suspicions et contestations.
Ces crises auraient eu une vertu !
D’ici là, que ceux qui ont décidé de faire la politique (au sens de la gestion saine des affaires publiques) ne fassent plus concurrence illégale aux hommes d’affaires ; que les personnes, se disant "politiciens", arrêtent de tromper le peuple en se confondant avec les religieux et les chefs coutumiers ou traditionnels, dont ils s’approprient souvent les discours, les faits et les intentions.
Que les futurs prétendants aux charges de Chef d'État donnent au Peuple davantage de preuves de leur probité plutôt que des déclarations creuses de "défense de l'intérêt supérieur du pays."
Qu’ils s’engagent, préférablement par acte authentique, qu'ils ne permettront plus, sous peine de poursuites judiciaires, à aucun réseau familial ou système partisan de s'installer au cœur de nos institutions pour les affaiblir et les ruiner.
Tous les candidats aux charges suprêmes devront jurer et signer que leurs épouses et maîtresses ne s’adonneront pas aux trafics d'influence (entrisme et intercession, immixtion entre l’appareil d’État et ses partenaires)
Des dispositions encore plus sévères devront être prises pour la désignation du personnel diplomatique et consulaire, la réorganisation et la gestion de toutes les chancelleries, hauts lieux du désordre, des pires trafics et détournements inimaginables pour le commun de nos concitoyens.
Il devra en être de même pour les candidats aux suffrages de proximités (conseillers municipaux, régionaux, nationaux, députés)
Des textes clairs, adaptés et traduits dans les langues nationales, doivent redéfinir les prérogatives et limites des élus, souligner les critères moraux stricts et qualifier d’infractions pénales graves l’achat de voix et de conscience lors des campagnes et des votes. Les sanctions doivent être fermes et médiatisées lors de leurs applications.
D’ici là, que les hommes d’affaires cessent de transformer l’âme du pays en marchandise.
Que les religieux se chargent du culte et de la spiritualité, mais non de la politique et des affaires publiques ; que les lieux de dévotion ne soient plus des échoppes obscures d’arrangements et de compromissions.
Que la vie ici-bas et ses affaires ne soient plus négligées par la majorité (à cause des manipulations et lavages de cerveaux), pour un au-delà que tous retrouveront un jour, mais que nul n’est, pour autant, pressé de rejoindre !
Enfin, que vogue le Mali vers le destin qu’il mérite et par les voies qu’il aura souverainement choisies !
À votre service, Monsieur le Garde des sceaux !
Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Monsieur Malick COULIBALY, prononce un discours à haute teneur d’espérances le jeudi 11 octobre 2012, pour l’ouverture de la conférence des parquets à l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ) de Bamako.
À ces assises solennelles, dont le thème ("La politique pénale du Mali") est aussi évocateur que chargé de promesses, le ministre de la Justice précise :
« (…) Mesdames et Messieurs,
Vous percevez alors l’opportunité sinon l’urgence d’une conférence des parquets destinée à donner à notre justice le souffle nouveau dont elle a besoin pour être à hauteur de mission.
(…) Pour restaurer la confiance et l’estime perdues, je vous instruis, en ma qualité de poursuivant en chef, d’observer scrupuleusement les règles et directives qui suivent. En clair, j’ai une feuille de route à vous délivrer. Elle s’articule autour de cinq axes majeurs :
- la garantie effective des droits et libertés ;
- la lutte acharnée contre l’insécurité foncière ;
- la lutte implacable contre l’insécurité routière ;
- la lutte incisive contre la corruption et la délinquance financière ;
- la lutte contre l’impunité.
Je m’empresse de vous dire que cette énumération ne suggère aucun ordre de priorité (…)»
Le ministre termine par : « Que Dieu nous confère la sagesse de percevoir ce qui est bon pour la justice. Qu’il nous donne le courage de le défendre et la volonté de le mettre en œuvre »
Le FNC, prenant acte de cette solennelle manifestation de volonté, célèbre le courage et la sincérité (jusqu’ici non contredits) de Monsieur le ministre de la Justice, Garde des sceaux.
La guerre est imminente : il faudra la faire et gagner la paix !
Le 19 octobre, le "Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali" s’est réuni à Bamako, sous la présidence conjointe de l'Union africaine (UA), des Nations unies et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
Les participants ont exprimé la détermination de leurs organisations et pays respectifs à maintenir l'élan international actuel et à apporter le soutien nécessaire aux efforts maliens. Ils ont exhorté les États membres de l'Union Africaine et la communauté internationale dans son ensemble, y compris les organisations régionales et internationales, à « ( …) mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité maliennes le soutien requis en termes financier, logistique et de renforcement des capacités, en vue de leur permettre de jouer le rôle principal dans le rétablissement intégral de l'autorité de l’État sur la partie nord du pays et le démantèlement des réseaux terroristes et criminels (…) », en conformité avec la résolution 2071 votée à l’unanimité, le 15 octobre, par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Par la résolution 2071, le Conseil de sécurité de l’ONU, affirme sa « (…) disponibilité à appuyer, dès que possible, les Forces armées de défense et de sécurité du Mali (…) » dans l’offensive contre les criminels, bandits armés et djihadistes occupant les 2/3 du pays.
Les faits sont là, terribles, et la guerre semble désormais inéluctable, irréversible !
Mais dans quelles conditions la guerre de libération sera-t-elle déclenchée, pour la victoire de la paix ?
Cette guerre devra se faire pour l’indivisibilité et la souveraineté du Mali, au nom de l’unité et la diversité des populations maliennes.
Cette guerre se fera dans le sang et les pleurs du peuple, pacifique et hospitalier. Elle devra immanquablement viser à faire renaître la vie et le bonheur, la paix et l’espérance sur notre si belle terre de soleil et de générosité !
Cette guerre, avec l’appui des "amis du Mali" ne se fera pas seulement pour les "beaux-yeux" du pays. Elle se fera surtout pour les colossales richesses naturelles et la parfaite situation géostratégique du Sahara malien.
Cette guerre, les Forces armées de défense et de sécurité du Mali devront savoir la gagner pour Un Peuple, Un But, Une Foi en Une Afrique Unie et Digne.
Et les partenaires et alliés du Mali, au nom de quel idéal voudront-ils la gagner ?
Quoi qu’il en soit, cette guerre ne saura pas faire, non plus, l’économie de la réorganisation concomitante de l’État et des institutions de la République du Mali.
Elle exigera la réorganisation complète des Forces armées de défense et de sécurité, en deux axes : la mise en œuvre effective de la justice militaire et la conscription des jeunes de 18 à 40 ans.
La Justice Militaire - institution pénale spécialisée, a une existence formelle au Mali. Elle est réputée « (…) compétente pour connaître les infractions spécifiquement militaires ou les infractions de droit commun commises par les militaires et leurs complices dans certaines circonstances. »
Afin d’organiser et préciser les compétences des tribunaux militaires, il a été élaboré un "Code de Justice Militaire" dont la mise en pratique n’a jamais passionné les autorités en charge de le faire.
Quant à la conscription, en vigueur il y a un peu plus de 20 ans pour les lauréats du concours d’entrée à la fonction publique, il va falloir réactiver le service national obligatoire et aussi budgétiser le recrutement de jeunes maliens volontaires, en lieu et place des milices ethniques, groupes d’autodéfense actuels.
L’engagement volontaire, pour 3 à 4 ans renouvelables, devra être valorisé et revêtir un statut particulier à la fin du contrat initial (reconversion dans la police nationale, garde républicaine, gendarmerie, autres services techniques de l’administration militaire et paramilitaire ou civile)
Le "service" de la libération du nord de notre pays devra être inscrit en mentions particulières ("… a participé à la libération du Mali") dans le livret militaire de tous les combattants (conscrits ou engagés volontaires) et revalorisé par le paiement d’une prime au survivant ou à ses ayant-droits.
Faire cette guerre et la gagner inévitablement, c’est élever la République du Mali à l’indépendance qu’elle méritait le 22 septembre 1960.
Engager cette guerre pour la victoire, c’est offrir au peuple du Mali les libertés et la paix qu’il convoitait le 26 mars 1991.
Que négocier ? Rien !
Avec qui négocier ? Personne !
Cette guerre imposée au Mali indivisible et à ses populations de brassage séculaire, devra-t-elle s’encombrer de négociations avant, pendant et après ? Pour quoi ?
L’État du Mali n’a rien à négocier, puisque n’ayant rien à céder : ni son territoire ni sa souveraineté, ni sa démocratie ni sa laïcité, et encore moins sa population et son unité nationale !
C’est aux parties belliqueuses, vindicatives et occupantes impliquées d’annoncer à la République du Mali, à travers les médiateurs de leur choix, les attentes pour lesquelles elles voudraient discuter de leur reddition sans aucune condition préalable.
Leur reddition, c’est l’abandon de leur part de toute prétention opposée au Mali, dont la justice appréciera souverainement leurs faits et les qualifiera !
En effet, une confusion sournoise est en train de s’opérer quant à la notion de "négociation" à laquelle on associe de plus en plus allégrement les expressions "large autonomie", "déconcentration de l’État", "décentralisation du pouvoir", etc.
Or, la "décentralisation du pouvoir", ce doit être d’abord l’ancrage de l’État dans ses missions régaliennes (défense et sécurité, éducation et santé, justice et unité nationale) et le renforcement des contre-pouvoirs publics et collectifs, le renforcement des libertés individuelles et associatives.
La "décentralisation du pouvoir", c’est le respect des dispositions légales constitutionnelles, qui exclue toute utilisation des armes, dont le port et l’usage relèvent des seules Forces de défense et de sécurité. Ce respect est fondé en premier lieu par la présence effective de l’État sur toute l’étendue de sa souveraineté territoriale.
La "déconcentration de l’État" doit être envisagée comme une nécessité portée par des agents de l’État hautement qualifiés, ayant un niveau de formation professionnelle et une conscience nationale très élevés, avec des charges bien définies et cadrées, des responsabilités très claires et encadrées. Ils devront à ce titre être tenus responsables de tous les actes qu’ils posent au nom de l’État et en répondre.
La "large autonomie" se révèle, dans ces conditions, tel un piège pour un État pauvre (en richesse disponible) et aussi étendu comme le Mali. C’est la porte ouverte à toutes les dérives spéculatives locales et coutumières, le lieu des trafics en tout genre renforcés par l’immixtion de prétendus partenaires pour le développement. Ces partenaires qui, à cause des faiblesses de moyens du Mali et de la myopie des autorités, contournent aisément les priorités nationales et traitent directement avec les ennemis pour saper les fondements de notre peuple.
Même un pays comme la France, puissance économique parmi les puissances, n’a pas encore réussi sa "décentralisation" qui reste problématique à bien des égards.
Le Mali doit donc se ressaisir et cesser d’être son propre fossoyeur par excès d’"autonomie" sans moyen de contrôle, par une "déconcentration de l’état" sans vision, et une "décentralisation " au tout venant.
Prenons garde de ne plus démobiliser l’État.
Nous n’allons pas inventer la mort de notre peuple et de son histoire !
Que couvre le silence des médias d’État ?
Occupé dans ses 2/3, de Tessalit à Douentza, le Mali indivisible doit, par devoir de décence et par unité de communauté des héritiers des trois empires, vivre à la mesure de l’occupation : de Sévaré à Koury, de Zégoua à Diboli.
Vivre à la mesure de cette occupation, c’est favoriser les conditions de libération de la jeunesse et des jeunes femmes des carcans de l’embrigadement des majors politiques et des religieux aux visées inavouées et inavouables.
C’est surtout sensibiliser constamment et systématiquement les populations du tiers (1/3) "libre" du Mali sur l’état de siège imposé aux 2/3.
C’est mettre tous les médias publics au service de cette sensibilisation et mobilisation, comme un signal puissant de compassion et de solidarité à l’endroit des frères et sœurs assiégés. Ce doit parvenir comme un message d’engagement pour la libération imminente intégrale des mains des occupants.
Alors, comment peut-on encore continuer de réaliser à Bamako, à grand renfort de publicité tapageuse, des émissions publiques télévisées de divertissement, scandaleusement intitulées « Yèlèbougou » ("Village du rire"), « Sumu » ("Rencontre conviviale"), entre autres, quand les 2/3 du Mali baignent toujours dans le sang des victimes et les larmes de leurs proches ?
Comment, dans cette situation, veut-on que le peuple en souffrance admette la sincérité des émotions et déclamations pour le nord du Mali ?
L’absence de communications nationales, régulières et exclusives, sur l’état véritable du Mali assiégé, est simplement inadmissible quand les dirigeants du pays, intérimaires ou velléitaires, s’égosillent à réclamer le monde entier au secours !
Avec quelle âme, quel cœur et quels yeux, le tiers (1/3) "libre" du Mali se regarde-t-il ?
À quel moment Bamako entend-il sortir de ces soirées de loisirs et de plaisirs pour se consacrer aux journées de réflexions fécondes et de salubrité morale ?
Comment ce silence est-il géré à l’extérieur du Mali par ses chancelleries ?
Quelles activités de communication assurent les services de presse des représentations diplomatiques du Mali auprès de ses partenaires et de ses ressortissants expatriés ?
Nous sommes en guerre !
La Justice pour sauver le Mali, l’Éducation – pour le protéger !
Et si la Mission de la Justice était de sauver définitivement le Mali et le Devoir de l’Éducation – de le protéger irréversiblement ?
Sauver le Mali dans le Nord, dans le Sud, à l’Ouest, à l’Est ; le Mali tout court !
Garantir le Mali éternel dans les rues et bureaux, dans l’administration et les casernes !
Protéger le dynamique Mali du quotidien et de l’avenir !
Le FNC, une fois encore, rend hommage au courage de l’ensemble des dignes et intègres fils et filles du Mali laborieux, pacifique, hospitalier et solidaire.
Les enfants du Mali qui se lèvent tôt et ne dorment presque jamais, quand bien même ils se couchent !
En effet, au Mali, "l’injustice" de la Justice en général, le déficit d’équité dans le public, le manque d’éthique dans le privé et la vacuité de l’éducation nationale, se nourrissant réciproquement et permanemment, ont déboulonné les valeurs traditionnelles d’intégrité et fait le terreau des "marchands d’illusions", en déroulant le tapis rouge aux obscurantistes les plus bornés au nom de la charia – le réceptacle du droit musulman.
Or, la charia a pour vocation de prendre en charge à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un adepte de la religion musulmane, de codifier également les interactions sociétales et éduquer la communauté des croyants dans ce sens.
« … l’slam est soumission à la paix, à une forme supérieure de patience et de tolérance … Ce qui est vulnérable dans l’islam, ce ne sont ni son esprit ni ses valeurs, ce sont des populations maintenues dans l’ignorance et manipulées dans leur croyance. Tous ceux qui ont essayé de lire le Coran avec le cœur de la raison ont échoué, et c’est l’irrationalisme, l’absurde et le fanatisme qui gagnent du terrain » [1]
Les intégristes occupant les 2/3 du Mali, au nom de la justice immanente, séquestrent les populations, lapident à mort, amputent les mains et pieds, violent des fillettes sous le couvert de mariage, châtient, flagellent, contraignent à l’exil.
C’est pourtant là où, paradoxalement, les obscurantistes, dans la violence de leurs pratiques quotidiennes, deviennent plus "crédibles" et "craints" que l’État englué dans les méandres de sa faiblesse liée à la grande corruption de ses représentants, aux parasitismes et abus en tout genre de ses agents, aux tracasseries nuisibles des services publics, à la perversion des valeurs ancestrales positives.
Ainsi, dans les lieux publics et transports urbains du district de Bamako, dans les marchés et ateliers d’artisans, il était courant d’entendre, entre janvier et mai 2012 : « Vivement qu’Ansar dine arrive avec sa charia et que l’on commence à couper les mains des véreux qui nous rendent la vie impossible dans cette ville. Nous, les pauvres, on travaille durement tous les jours que Dieu fait et on ne se reproche rien ! »
D’ailleurs, des groupes "travaillent" sans relâche à l’arrivée et l’implantation de la charia à Bamako et dans tout le Mali. Ces groupes n’ont pas de fusils d’assaut, pas de chars, pas d’aéronefs. Leurs armes et munitions sont constituées essentiellement de "l’injustice" de l’institution judiciaire, de l’absence d’éducation (instructions et savoirs éclairés) des populations, de la place abandonnée par l’État, du renoncement progressif aux valeurs traditionnelles de sobriété, d’intégrité morale, de respect mutuel et de solidarité d’avec ceux de conditions sociales différentes.
Nous sommes le Mali laïc et pluriconfessionnel !
"L’État de droit" sera-t-il capable au Mali d’étancher la soif de Justice de ses populations : réhabiliter l’appareil judiciaire en excluant les magistrats qui ont "acheté la toge" pour cinq millions de francs CFA, sévir contre les auxiliaires corrompus de justice, punir leurs complices dans l’administration publique, la douane, l’armée.
"L’État moderne" saura-t-il renouer avec des valeurs traditionnelles autochtones ayant fait leur preuve dans diverses situations douloureuses ?
Parlons peu, mais parlons franc !
Combien coûte actuellement le droit d’être officier dans l’armée ou à la douane ?
À combien s’élève aujourd’hui le prix des divers "titres de rançonneur de populations" dans les grands carrefours et sur les boulevards, dans les gares et aérogares, dans les hôpitaux et administrations, dans les établissements d’enseignement et lieux de culte, dans les communes urbaines et rurales ?
Quel est le prix du monopole d’une patente d’importation d’une denrée exonérée (le riz par exemple), du privilège de cession d’une terre agricole aux étrangers (Office du Niger, pour exemple) ?
Que disent les chiffres du bureau du vérificateur général (BVG) au sujet de tant d’abus crapuleux, de crimes et d’impunités organisés ?
« Sur la période 2004 à 2010, le BVG a effectué 102 vérifications financières dans 79 entités.
Ces vérifications ont mis en lumière près de 382,93 milliards de FCFA de manque à gagner pour le Trésor Public et les entités vérifiées dont 252,81 milliards de FCFA proposés au recouvrement. »[2]
Qui sont alors les auteurs et quelle est la hauteur de leur protection ?
Monsieur le Ministre de la Justice, en votre "qualité de poursuivant en chef", le FNC vous dit très bon courage !
Aujourd’hui, la transition doit s’auréoler de transparence et de justice, d’éducation et de droits, de devoirs et de sanctions pour baliser les perspectives.
Qu’elle en devienne une transition exemplaire, exempte de passe-droits ordinaires et de privilèges coutumiers, de connivences contre-nature et silences coupables.
Les décennies de connivences intéressées au sommet de l’État mériteraient, avant tout, que l’on clarifie le rapport du pouvoir tricéphale de Bamako et que l’on précise "très sérieusement" les charges régaliennes de chaque entité : le Président par intérim, le Premier ministre de "pleins pouvoirs", le Président du comité militaire de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité.
Est-il possible d’engager et gagner la guerre proche, sécuriser et pacifier le territoire sans un commandement suprême incontesté au sommet de l’État et à la tête des Forces armées de défense et de sécurité ?
Comment s’assurer au préalable de la validité et de l’efficience de ce "Commandant en chef" ?
« La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires ! »[3] et « la Paix est une chose trop grave pour être confiée à des politiques ! »[4]
En la circonstance, disons raisonnablement que : " la politique est une affaire trop indispensable pour être confiée à des opportunistes ! "
Chacun, dans la discipline, dispose désormais de sa personne !
La résolution de ces crises devra passer par la restitution de la parole et du pouvoir au Peuple, à travers l’organisation d’une conférence nationale souveraine (CNS) et la signature d’un nouveau pacte républicain.
La conférence nationale souveraine, nous en avons l’expérience. Nous en connaissons les attentes à minima et les exigences !
Le nouveau pacte républicain est l’engagement solennel de tout(e) malien(e) de défendre l’inviolabilité de l’unité nationale, l’indivisibilité du territoire national, la non-recevabilité de quelque velléité d’autonomie ethnico-identitaire au bénéfice exclusif d’une tribu et au détriment de toutes les autres composantes démographiques non communautaires du Mali. .
Il sera scellé, à titre d’exemple, lors de l’établissement des documents officiels : carte d’identité nationale, passeport, acte de mariage civil.
Ce pacte inédit pourra être consacré sous l’appellation de contrat pour l’unité nationale, l’indivisibilité et la souveraineté (C-UNIS)
Le nouveau pacte "État-Citoyen», posera le principe absolu de la non-négociabilité, à des fins partisanes, de la souveraineté de la République et de l’Unité nationale.
Et, s’il fallait à quelque "groupe communautarisé" que ce soit, une autonomie, en tous les cas relative, elle devrait s’imaginer et se réaliser sur la base d’activités sociales et professionnelles, et non autour de prétentions et complexes ethnico-identitaires.
Qu’il soit ainsi déterminé un espace d’agriculture pour les paysans, une aire d’élevage pour les éleveurs, de pêche pour les pêcheurs, de nomadisme pour les nomades.
Qu’il soit défini des lieux de transaction pour les commerçants.
Qu’il soit assigné aux forces de la défense et de la sécurité la mission de la défense et de la sécurité des personnes, des biens, de la terre.
Ainsi, dans la lancée de la geste dédiée aux libérateurs du Mandé du 13ème siècle, il sera rappelé : « (…) chacun dispose désormais de sa personne, (…) libre de ses actes, dans le respect des interdits des lois de sa Patrie. »[5]
" Ceux qui voudront travailler, qu’ils le fassent ; ceux qui voudront commercer, qu’ils achètent et vendent ; ceux qui voudront vivre de la terre, qu’ils s’adonnent à l’agriculture ; ceux qui voudront la paix, qu’ils la préservent ; ceux qui voudront la guerre et le pillage nous trouveront sur leurs chemins et sur les remparts ! "
Que force demeure à la Loi et à l’État !
Le Mali recouvrera son intégrité territoriale et préservera son unité nationale !
Alors, s’ouvrira de nombreux nouveaux ou inachevés chantiers : des élections aux fonctionnements normaux des institutions, en passant par les traintrains domestiques de la quête du lendemain meilleur.
Il va falloir mobiliser des moyens : toutes les compétences du pays et de "ses amis", de gigantesques ressources financières.
On parlera d’organisation d’élection présidentielle sur toute l’étendue du Mali, sur la base d’un fichier électoral hors de suspicions et contestations.
Ces crises auraient eu une vertu !
D’ici là, que ceux qui ont décidé de faire la politique (au sens de la gestion saine des affaires publiques) ne fassent plus concurrence illégale aux hommes d’affaires ; que les personnes, se disant "politiciens", arrêtent de tromper le peuple en se confondant avec les religieux et les chefs coutumiers ou traditionnels, dont ils s’approprient souvent les discours, les faits et les intentions.
Que les futurs prétendants aux charges de Chef d'État donnent au Peuple davantage de preuves de leur probité plutôt que des déclarations creuses de "défense de l'intérêt supérieur du pays."
Qu’ils s’engagent, préférablement par acte authentique, qu'ils ne permettront plus, sous peine de poursuites judiciaires, à aucun réseau familial ou système partisan de s'installer au cœur de nos institutions pour les affaiblir et les ruiner.
Tous les candidats aux charges suprêmes devront jurer et signer que leurs épouses et maîtresses ne s’adonneront pas aux trafics d'influence (entrisme et intercession, immixtion entre l’appareil d’État et ses partenaires)
Des dispositions encore plus sévères devront être prises pour la désignation du personnel diplomatique et consulaire, la réorganisation et la gestion de toutes les chancelleries, hauts lieux du désordre, des pires trafics et détournements inimaginables pour le commun de nos concitoyens.
Il devra en être de même pour les candidats aux suffrages de proximités (conseillers municipaux, régionaux, nationaux, députés)
Des textes clairs, adaptés et traduits dans les langues nationales, doivent redéfinir les prérogatives et limites des élus, souligner les critères moraux stricts et qualifier d’infractions pénales graves l’achat de voix et de conscience lors des campagnes et des votes. Les sanctions doivent être fermes et médiatisées lors de leurs applications.
D’ici là, que les hommes d’affaires cessent de transformer l’âme du pays en marchandise.
Que les religieux se chargent du culte et de la spiritualité, mais non de la politique et des affaires publiques ; que les lieux de dévotion ne soient plus des échoppes obscures d’arrangements et de compromissions.
Que la vie ici-bas et ses affaires ne soient plus négligées par la majorité (à cause des manipulations et lavages de cerveaux), pour un au-delà que tous retrouveront un jour, mais que nul n’est, pour autant, pressé de rejoindre !
Enfin, que vogue le Mali vers le destin qu’il mérite et par les voies qu’il aura souverainement choisies !
[1] Tahar Ben Jelloun, dans le journal "Le Monde" du vendredi 21 septembre 2012
[2] Le Vérificateur Général du Mali : Rapport-Bilan / Avril 2004 - Mars 2011.
[3] Georges Benjamin CLEMENCEAU, Homme d’État.
[4] Jean-Claude VENNEKENS, Historien.
[5] Youssouf Tata CISSÉ et Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX : La Charte du Mandé et autres traditions, Albin Michel, 2003.